28/09/2020
Demander
à un paraplégique de se lever et de marcher… il ne peut pas !!… Il
peut, tout au mieux, en appuyant de toutes ses forces sur ses bras et sur ses
mains dont les doigts agrippés aux accoudoirs de son fauteuil se contractent si
fortement qu’ils en bleuissent… puisant
ainsi toute l’énergie de son corps pour tenter de se tenir debout
l’espace de quelques secondes avant de
retomber lourdement sur le fauteuil… démuni, abattu, désespéré…
Pourtant
il voudrait, il aimerait, il ne prend pas plaisir à être dans
cette situation, il essaie mais son corps le lui en empêche… c’est simple !! c’est juste impossible…physiquement
il ne peut pas !! Et ça se voit, l’entourage le voit…
Mais,
pour ce que l’on nomme communément la « dépression », c’est différent… c’est invisible physiquement, et notamment au début … parce « qu’on
le cache », parce qu’on ne veut
surtout pas que cela se sache, « qu’ on ne veut pas inquiéter l’autre »…
l’autre qui ne comprend pas, qui voudrait aider , le booster, allant du « ça va passer , c’est un coup de fatigue » « allez viens, bouge » ou
encore « repose toi et ça ira » « je vais m’occuper
de toi » alors on se rassure aussi par des « Ça n’est
pas moi, je suis un battant, » « je suis joyeuse, je
fais plein de choses, les gens comptent sur moi.. » ou encore « je
veux que ça redevienne comme avant je me dégoute » mais malgré cela, « j’ai mal,
tellement mal, ça ne s’arrête plus dans ma tête » on tente par tous les
moyens de reprendre le dessus, de se forcer, mais rien y fait « je ne peux plus rien faire, je n’ai
plus envie de rien, ni de voir mes amis,
ni partager , ni travailler…
On
se sent tellement seul, même si l’on est entouré, et l’autre ne le voit pas
mais « j’ai mal dans ma tête »…. « J’ai beau
essayé, me raisonner »… « je n’y arrive pas »… alors
le mal s’installe, le corps change, il se
courbe, il est las, et l’ on rentre en lutte permanente entre le
besoin d’agir et l’incapacité d’y parvenir,.. comme paralysé ..
tout est noir, étrange , le néant dans son corps et dans sa tête.
La douleur mentale est si intense que l’on ne parvient même plus
à réfléchir, qu’on ne parvient plus à faire, qu’on ne voit plus comment faire
autrement, comment « survivre ? »
On est résigné…« comment
vivre ? » lorsque l’on a « un mur devant soi
» , comment » trouver un échappatoire à cela ? »,
comment avoir juste « un peu de
répit ? », impossible !!
A tel point « qu’on est prêt
à « appuyer sur le bouton pour en finir » « à
prendre la boîte de médoc », « à filer tout droit dans le
Rhône ». Parfois , on y a ,simplement.. mais quand même « déjà pensé », parfois même
on a tenté de le faire …
Pas
facile dans ces conditions de demander de l’aide, pas facile non
plus de puiser dans le peu de forces
qu’il nous reste pour tenter autre chose , et encore moins facile d’imaginer
même, que quelqu’un puisse nous apporter
une aide quelconque alors qu’on a
déjà tellement fait pour s’en sortir !?! Et c’est vrai !!…
Mais quel risque prend-t-on à consulter alors qu’on est déjà au plus
mal ??
Bien
à vous.